Wednesday, October 15, 2008

CONTAGIOUS FIRE

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The collapse of the international banking system will have come as no surprise to anyone with a basic understanding of the workings of capitalism. It therefore came as a complete surprise to the bankers, whose knowledge of the world is limited to the figures flashing across their desks, and who judge their success by the number of other people’s promissory notes they can cram into their pockets. Every one of the IOUs and unlimited credit notes they have used to enrich themselves constitutes a claim against future value. It was fictitious capital when they were bloating themselves on it – but now it has to be paid for with real money, out of our pockets, as governments fight to prop up an economic system. They can imagine no alternative, despite the fact that the system clearly doesn’t work.

Surrealists can only welcome the prospect of revolutionary upheaval. But we also need to prepare for it by weighing our courses of action carefully. What will happen next, and how might Surrealists respond most effectively? There are, of course, precedents, notably the Great Depression of the 1930s. What can we learn from the past? What are the similarities between now and the 1930s, and what are the differences?

When 1929 crash took place, the European empires were in decline and the US was emerging as the world’s largest economy. The vicious nature of the reaction that followed during the 1930s is well known: the eruption of fascism across Europe, the growth of nationalism and, ultimately, the devastation of the Second World War. The decade also saw the rise of Popular Front movement in France and Spain, which promised left-wing “unity” but instead delivered only disappointment and outright betrayal. Rather than hastening the overthrow of capitalism, the Popular Front sought merely to soften its worst crises, diverting the revolutionary energies of the Left into “unity” not just with non-revolutionary forces but even with sections of the ruling class itself.

The situation today is both similar and different to that of 1929. This crisis is unfolding against the background of the decline in US imperialism and the emergence of China and India as new imperialist powers. Capitalism was already global in the 1930s, but today it has reached unprecedented levels of international integration. Toxic debts have been packaged up, sold, and hidden in every corner of the international financial market. Thus the current economic collapse will take the world in the same reactionary direction as the 1930s, but in doing so will pose an even greater threat to humanity. The wars of Afghanistan and Iraq – scenes of US imperialism’s desperate fight for survival – are only the beginning. Meanwhile, in the face of the threat to capitalism, Britain’s erstwhile Labour “rebels” and the US’s Democrats alike have been only too quick to fall into line in the name of unity. And just as in the 1930s, we can expect to see increasing efforts to “unite” different class and political tendencies into a popular front movement to stave off any revolutionary hastening of the collapse of capitalism. The failures of the Popular Front in the 1930s should stand as a stark warning to those on the Left who are trying to revive it today. It is truly alarming to see just how many so-called radical movements – the SWP in Britain, the LCR in France, the Links Partei in Germany, Rifondazione Communista in Italy – are already cheerleading that revival in Europe. Many of them actively support and take inspiration from Chávez and his allies in Latin America, who are already far advanced in their push to divert the popular desire for revolution into support for Latin American nationalism and capitalist reforms.

So how might we as Surrealists make sense of this situation? We have unshakeable confidence in Surrealism’s ability to attract serious revolutionary enthusiasm everywhere. For that reason it is now more important than ever for us to be clear about our political choices. In particular, we must never forget the political implications of Surrealism’s internationalism, and remain implacably opposed to all forms of nationalism, including those forms which make false promises to ameliorate recession, protect jobs, or even oppose globalisation. Our enemies are at home, and we must beware of being co-opted into their ideological offensives, whether it’s acquiescing to the bank bail-out, supporting Obama, or invoking the chimera of “Islamo-fascism”.

One thing we can know for certain: there are more shocks and crises of capitalism to come. We can anticipate those crises, and the revolutionary flashpoints and opportunities to which they will lead. If we are serious about our Surrealism, and about revolution – and we are – we will seize on the potential of every moment, will seek out and build on every opportunity to change the world, with all of the means at our disposal. Our politics must burn no less passionately, or urgently, than our poetry.

COMME UNE TRAÎNÉE DE POUDRE

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L'effondrement du système bancaire international n'aura pas été une surprise pour tout ceux qui ont compris le fonctionnement du capitalisme. Mais c'en est une pour les banquiers, dont la connaissance du monde est limitée aux chiffres qui s'inscrivent sur leurs écrans, et qui mesurent leur succès au nombre des billets à ordre dont ils peuvent bourrer leurs poches. Chacune des lettres de crédit illimité qu'ils ont utilisées pour s'enrichir n'est jamais qu'une traite tirée sur leur valeur à venir. Ce capital fictif dont ils se boursouflaient la baudruche, il leur faut aujourd'hui le convertir en argent véritable, en le pompant dans nos poches, tandis que les gouvernements s'activent pour renflouer le système économique. Ils ne peuvent imaginer d'autre solution, alors qu'à l'évidence que le système ne fonctionne pas.

Des surréalistes ne peuvent que saluer la perspective d'un soulèvement révolutionnaire. Mais nous devons aussi nous y préparer en évaluant soigneusement nos possibilités d'action. Qu'arrivera-t-il demain, et comment les surréalistes pourront réagir avec la plus grande efficacité ? Il y a bien sûr des précédents, comme la Grande Dépression des années trente. Quel enseignement pouvons-nous tirer du passé ? Quelles sont les similitudes entre les années trente et aujourd'hui, et quelles sont les différences ?

Quand le krach de 1929 s'est produit, les empires européens étaient sur le déclin et les États-Unis émergeaient comme la plus grande économie du monde. La violence de la réaction qui s'est ensuivie est bien connue : l'irruption du fascisme à travers l'Europe, la montée du nationalisme et finalement le désastre de la Seconde guerre mondiale. Mais la même décennie vit apparaître le Front populaire en France et en Espagne, qui après avoir apporté la promesse d'une unité de la gauche n'aboutit qu'à la déception et à la trahison. Plutôt que se hâter de renverser le capitalisme, le Front populaire ne chercha qu'à en adoucir ses pires aspects en détournant les énergies révolutionnaires de la gauche dans une union avec non seulement des forces non-révolutionnaires, mais même des fractions entières de la classe dominante.

La situation actuelle est à la fois semblable et différente de celle de 1929. Cette crise se déploie avec pour arrière-plan le déclin de l'impérialisme américain et l'émergence de la Chine et de l'Inde comme nouveaux puissances impériales. Le capitalisme était déjà global dans les années trente, mais de nos jours il a atteint un niveau inégalé d'intégration internationale. Les créances pourries ont été accumulées, vendues et dissimulées dans tous les coins du marché financier mondial. Aussi l'effondrement économique actuel va-t-il entraîner le monde dans la même direction réactionnaire que dans les années trente, tout en faisant planer une menace encore plus grande sur l'humanité. Les guerres d'Afghanistan et d'Irak, où se déroule le combat désespéré de l'impérialisme américain pour sa survie, ne sont qu'un début. Entre-temps, face à la menace pesant sur le capitalisme, les « rebelles » de l'ancien parti travailliste anglais et les démocrates américains se sont empressés de s'aligner au nom de l'unité. Exactement comme en 1930, nous pouvons nous attendre à assister à des efforts croissants pour « unir » tendances de classe opposées et des courants politiques différents dans un mouvement de front populaire afin de étouffer toute accélération révolutionnaire de l'effondrement du capitalisme. Les échecs du Front populaire dans les années trente devraient valoir comme avertissement pour tous ceux qui à gauche tenteraient de le faire revivre aujourd'hui. Il est vraiment inquiétant de voir combien de mouvements soi-disant radicaux – tels que le Socialist Workers Party en Grande-Bretagne, la LCR en France, le Links Partei en Allemagne, Rifondazione Communista en Italie – sont déjà en train d'orchestrer ce retour en Europe. Nombre d'entre eux s'inspirent de Chavez et de ses alliés en Amérique latine et les soutiennent activement, alors que ces régimes ont déjà largement détourné le désir populaire de révolution au profit d'un soutien au nationalisme latino-américain et au réformisme capitaliste.

Or comment, en tant que surréalistes, pouvons-nous rendre compte de la situation ? Nous avons une confiance inébranlable dans la capacité du surréalisme à susciter un enthousiasme révolutionnaire authentique. Par conséquent il est aujourd'hui plus que jamais pour nous essentiel d'être clair sur nos choix politiques. En particulier nous ne devons jamais oublier les implications politiques de l'internationalisme surréaliste, et rester opposés implacablement à toutes les formes de nationalisme, incluant celles qui font de fausses promesses pour combattre la récession, protéger le marché du travail, voire s'opposer à la globalisation. Nos ennemis sont chez nous, et nous devons veiller à ne pas être embrigadés dans l'une de leurs offensives idéologiques, que ce soit dans l'acquiescement au renflouement des banques, le soutien à Obama ou l'invocation de la chimère islamo-fasciste.

Nous pouvons être sûrs d'une seule chose : dans le capitalisme bien d'autres chocs et bien d'autres crises sont encore à venir. Nous devons les anticiper, et nous préparer aux situations d'explosion révolutionnaires que ces crises peuvent déclencher. Si nous prenons le surréalisme et la révolution au sérieux – et nous le faisons – nous nous saisirons du potentiel historique de chaque moment, nous chercherons à peser sur chaque possibilité de changer le monde, par tous les moyens à notre disposition. Notre politique ne brûle pas d'un feu moins impérieux et passionné que notre poésie.

Traduit en français par Joël Gayraud

FUEGO CONTAGIOSO

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El colapso que se ha producido en el sistema bancario internacional, no es para sorprender a quienquiera posea un conocimiento elemental del funcionamiento del capitalismo. Por lo tanto fue de una total sorpresa para los banqueros, cuyo conocimiento del mundo se limita a las cifras que parpadean en sus escritorios y juzgan sobre su éxito por el número de los pagarés de otras personas con que ellos puedan forrarse los bolsillos. Cada uno de los pagarés e ilimitadas notas de crédito que han usado para enriquecerse, constituye un reclamo de futuras ganancias. Representaba un capital ficticio cuando engordaron con él, pero ahora debe ser pagado con dinero real, extraído de nuestros bolsillos, es así como los gobiernos luchan para apuntalar un sistema económico. No pueden imaginar otra alternativa, a pesar del hecho de que claramente el sistema no funciona. Los surrealistas no podemos sino celebrar la perspectiva de una agitación revolucionaria. Pero también tenemos que prepararnos para ella, sopesando cuidadosamente nuestros cursos de acción. ¿Qué ocurrirá en consecuencia, y cómo podríamos los surrealistas responder más efectivamente? Existen, por supuesto, antecedentes, en especial en la Gran Depresión de 1930. ¿Qué podemos aprender del pasado? ¿Cuáles son las similitudes y diferencias entre 1930 y la actualidad?

Cuando tuvo lugar el colapso de 1929 los imperios europeos se encontraban en decadencia y Estados Unidos se perfilaba como la economía más grande del mundo. La violenta naturaleza de la reacción que siguió durante la década de 1930 es bien conocida: la irrupción del fascismo a través de Europa, el crecimiento del nacionalismo, y, en última instancia, la devastación de la Segunda Guerra Mundial. La década también vio el surgimiento del movimiento Frente Popular en Francia y España, que prometía la “unidad” de la izquierda, pero solo produjo decepción y absoluta traición. En lugar de acelerar la caída del capitalismo, el Frente Popular simplemente trató de suavizar sus peores crisis, y desviar las energías revolucionarias de la izquierda en el marco de una “unidad” no sólo con las fuerzas no revolucionarias, sino inclusive con sectores de la misma clase gobernante.

La situación actual es a la vez similar y diferente que la de 1929. Esta crisis se está desarrollando en el contexto de la declinación del imperialismo norteamericano y el surgimiento de China y la India como nuevas potencias imperialistas. El capitalismo ya era global en la década de 1930, pero hoy ha alcanzado niveles sin precedentes de integración internacional. Las deudas tóxicas se han empaquetado, vendido y disimulado en cada rincón del mercado financiero internacional. Por lo tanto, el actual colapso económico arrastrará el mundo hacia la misma dirección reaccionaria de la década de 1930, pero al hacerlo se plantea incluso una mayor amenaza para la humanidad. Las guerras de Afganistán e Iraq –escenas de la desesperada lucha del imperialismo norteamericano por su supervivencia–sólo son el comienzo. Mientras tanto, frente a la amenaza para el capitalismo, en Gran Bretaña antiguos "rebeldes" laboristas y en los Estados Unidos los demócratas por igual, muy rápidamente han caído bajo la línea en nombre de la unidad. Y al igual que en la década de 1930, podemos esperar ver aumentar los esfuerzos por "unir" diferentes clases y tendencias políticas en un Frente Popular, para evitar cualquier aceleración revolucionaria del colapso del capitalismo. Los fracasos del Frente Popular en la década de 1930 deben servir como una dura advertencia para los que, en la izquierda, en la actualidad, están tratando de revivirlo. Es verdaderamente alarmante ver cómo muchos de los llamados movimientos radicales –el SWP en Gran Bretaña, el LCR en Francia, los Links Partei en Alemania, Rifondazione Communista en Italia– ya están tratando de reanimarlo en Europa. Muchos de ellos con el apoyo activo y la inspiración de Chávez y sus aliados en América Latina,que han avanzado mucho en su esfuerzo por desviar la voluntad popular revolucionaria con su apoyo al nacionalismo latinoamericano y al reformismo capitalista.

Entonces, ¿cómo podemos los surrealistas dar sentido a esta situación? Tenemos una inquebrantable confianza en la capacidad del surrealismo para fomentar un serio entusiasmo revolucionario en todas partes. Por esta razón, es ahora más importante que nunca para nosotros ser claros acerca de nuestras opciones políticas. En particular, nunca debemos olvidar las implicancias políticas del internacionalismo en el surrealismo y permanecer implacablemente opuestos a todas las formas de nacionalismo, incluidas las que hacen falsas promesas para mejorar la recesión, proteger los puestos de trabajo, o inclusive las que se oponen a la globalización. Nuestros enemigos están en casa, y debemos cuidarnos de ser cooptados por sus ofensivas ideológicas, consentir a la banca la libertad bajo fianza, el apoyo a Obama, o la invocación de la quimera del "Islamo-fascismo".

Hay algo que podemos saber con certeza: habrá más sacudidas y crisis del capitalismo en el futuro. Podemos anticipar esas crisis, y los focos revolucionarios y las oportunidades a que dará lugar. Si somos serios respecto de nuestro surrealismo, respecto de la revolución –y lo somos– vamos a capturar el potencial de cada momento, buscar y construir en cada oportunidad el cambio del mundo, con todos los medios a nuestro alcance. Nuestras políticas deben quemar no menos apasionada o urgentemente que nuestra poesía.

Spanish translation by Juan Carlos Otaño

Monday, October 06, 2008